Il se situe en Turquie, dans l'ancienne ville d'Ephèse.
aujour'hui Selcuk, située à 50 km environ au sud d'Izmir.
Le temple d'Artémis (ou Artemision) à Éphèse était
l'un des sanctuaires pan-helléniques les plus sacrés.
Les vestiges les plus anciens mis au jour remontent au milieu du VIIIe siècle
av. J.-C, mais il est certain que le site a servi de sanctuaire bien avant
l'époque à laquelle les fouilles permettent de remonter.
Sur l'emplacement d'un petit temple primitif (8 colonnes sur 4), datant du milieu
du VIIIe siècle av. J.-C., et sans doute incendié lors
des invasions cimmériennes de 640 av. J.-C., fut édifié
au VIIe siècle un nouveau temple, beaucoup plus vaste. Vers le milieu
du VIe siècle, le roi Crésus fit raser la multitude de constructions
qui s'étaient peu à peu agglomérées autour du sanctuaire
et fit élever un nouveau temple. La construction en fut confiée
aux architectes Chersiphron, Métagenète et Théodorôs
de Samos : sur un soubassement de 155 m sur 60, fut élevé
un temple unique dont les 127 colonnes portaient des reliefs sculptés.
Ce temple fut incendié le 6 juillet 356, la
nuit où naquit Alexandre le Grand : ce qui fit dire à un historien
grec « qu'il ne fallait pas s'étonner que ce temple magnifique,
consacré à Diane, eût été brûlé
la nuit même qu'Alexandre vint au monde ; parce que la déesse ayant
voulu assister aux couches d'Olympiae, fut si occupée, qu'elle ne put
éteindre le feu. »
Le feu fut mit au temple de Diane par un certain Erostrate, citoyen obscur d'Ephèse,
un malade mental voulant rendre son nom célèbre. Reconstruit sur
l'ordre d'Alexandre le Grand, le nouveau temple, qui fut compté par les
Anciens parmi les Sept Merveilles du monde, avait des proportions encore plus
gigantesques que le précédent: ses colonnes ioniques, parées
d'or, s'élançaient à plus de 18 m de hauteur. Sur
leur partie inférieure, des scènes à caractère mythologique
avaient été sculptées par les plus grands artistes.
Le temple renfermait un grand nombre d'œuvres de sculpteurs célèbres,
soit contemporains tels Scopas et Praxitèle, soit du siècle précédent
comme Phidias et Polyclète. L'une des plus admirables était une
statue de Zeus par Myron (vers 450 av. J.-C), mais la plus vénérée
était évidemment la statue d'Artémis : la déesse
était représentée la tête entourée d'une sorte
de panier; son corps était recouvert de divers symboles de la fertilité
et son torse, en forme de faîne, était orné de plusieurs
rangées de mamelles. Ce modèle fut reproduit à de multiples
exemplaires dans la statuaire de l'Antiquité; on en conserve quelques
exemples dans les musées de Naples, du Vatican, du Louvre, etc.
Le temple, qui fut achevé vers le milieu du IIIe siècle av. J.-C.,
se retrouva isolé après que Lysimaque, en 287 av. J.-C,
eut décidé de transférer la ville plus au sud.
Néron, le premier, commença d'en piller les trésors; puis,
le sanctuaire fut de nouveau mis à sac par les Goths sous le règne
de Gallien (253-268); enfin, il fut définitivement détruit en 399
de notre ère, comme tous les autres temples païens, sous les règnes
des empereurs Arcadius et Honorius : transformé en une énorme
carrière, ses pierres furent sans doute utilisées pour la construction
de plusieurs églises, dont, peut-être, au moins en partie, Sainte-Sophie
de Constantinople.